2 déc 2020
Disparition de Bruno Edera
Producteur-programmateur de télévision et historien du cinéma d’animation, Bruno Edera avait accompagné la professionnalisation de ce secteur dans son pays en fondant le Groupement suisse du film d’animation. Il est décédé ce 17 novembre.
Né le 3 novembre 1937 à Sainte-Croix, dans le canton de Vaud en Suisse, Bruno Edera se livre dès l’adolescence à ses premiers tournages amateurs, avant de fonder deux cinéclubs, dans sa commune natale et à La Chaux-de-Fonds.
Il entame sa carrière comme dessinateur de machines chez Paillard-Bolex, qui produit du matériel cinématographique. Plus tard, sa passion pour le dessin animé lui permet de rejoindre la Télévision suisse romande (TSR), tout d’abord en tant que collaborateur expert dans ce domaine, puis en tant que responsable de coproductions de films d’animation, et enfin, jusqu’à sa retraite, comme producteur de programmes télévisés tels que Sauce cartoon ou A comme animation.
Dès 1968, à une époque où l’animation est encore méconnue dans son pays, et où l’on s’y adonne de manière plutôt autodidacte, artisanale et solitaire, il a l’idée de rassembler animateurs, réalisateurs, techniciens et producteurs qui pourront ainsi partager leurs expériences. Avec Nag et Gisèle Ansorge, Georges Schwizgebel, Claude Luyet et Daniel Suter, il fonde le Groupement suisse du film d’animation (GSFA), dont la première assemblée se déroule à Onex, chez lui, dans sa cuisine.
Tout au long de sa carrière, Bruno prend part à moult festivals. Chacun d’eux est "un moment vital dans son activité", l’occasion de faire la connaissance de créateurs russes, polonais ou tchèques, par exemple, quand on ne parle encore que des productions états-uniennes.
L’événement qui l’influence le plus, au début des années 1960, est le Festival d’Annecy (qui se nomme encore Journées internationales du cinéma d'animation, JICA). Il devient membre du conseil d’administration de la structure organisatrice (alors Centre international du cinéma d’animation, CICA), et reste par la suite un grand ami de la manifestation.
Véritable mémoire du cinéma animé, Bruno Edera publie de nombreux articles dans des revues spécialisées, ainsi que les ouvrages Full Length Animated Feature Films (1977) et Histoire du cinéma suisse d’animation (1978). Avec À la découverte d'un cinéma méconnu : Le Cinéma d'animation africain (en collaboration avec le Festival d'Annecy, 1993), il se fait l’auteur d’une des toutes premières publications sur le sujet.
Il aurait été ravi d’apprendre qu’Annecy 2021 allait mettre à l’honneur l’animation issue de ce continent.
En 1988, le prix Raoul Servais vient couronner l’ensemble de sa carrière.
Dans les dernières années de sa vie, une maladie efface peu à peu de la mémoire de Bruno Edera tout ce chemin parcouru. Et le Covid l’emporte à 83 ans.
En savoir plus :
Il entame sa carrière comme dessinateur de machines chez Paillard-Bolex, qui produit du matériel cinématographique. Plus tard, sa passion pour le dessin animé lui permet de rejoindre la Télévision suisse romande (TSR), tout d’abord en tant que collaborateur expert dans ce domaine, puis en tant que responsable de coproductions de films d’animation, et enfin, jusqu’à sa retraite, comme producteur de programmes télévisés tels que Sauce cartoon ou A comme animation.
Dès 1968, à une époque où l’animation est encore méconnue dans son pays, et où l’on s’y adonne de manière plutôt autodidacte, artisanale et solitaire, il a l’idée de rassembler animateurs, réalisateurs, techniciens et producteurs qui pourront ainsi partager leurs expériences. Avec Nag et Gisèle Ansorge, Georges Schwizgebel, Claude Luyet et Daniel Suter, il fonde le Groupement suisse du film d’animation (GSFA), dont la première assemblée se déroule à Onex, chez lui, dans sa cuisine.
En 2020, cette section de l’ASIFA (Association internationale du film d’animation) regroupera quelque 200 professionnels helvètes.
Tout au long de sa carrière, Bruno prend part à moult festivals. Chacun d’eux est "un moment vital dans son activité", l’occasion de faire la connaissance de créateurs russes, polonais ou tchèques, par exemple, quand on ne parle encore que des productions états-uniennes.
L’événement qui l’influence le plus, au début des années 1960, est le Festival d’Annecy (qui se nomme encore Journées internationales du cinéma d'animation, JICA). Il devient membre du conseil d’administration de la structure organisatrice (alors Centre international du cinéma d’animation, CICA), et reste par la suite un grand ami de la manifestation.
Véritable mémoire du cinéma animé, Bruno Edera publie de nombreux articles dans des revues spécialisées, ainsi que les ouvrages Full Length Animated Feature Films (1977) et Histoire du cinéma suisse d’animation (1978). Avec À la découverte d'un cinéma méconnu : Le Cinéma d'animation africain (en collaboration avec le Festival d'Annecy, 1993), il se fait l’auteur d’une des toutes premières publications sur le sujet.
Il aurait été ravi d’apprendre qu’Annecy 2021 allait mettre à l’honneur l’animation issue de ce continent.
En 1988, le prix Raoul Servais vient couronner l’ensemble de sa carrière.
Dans les dernières années de sa vie, une maladie efface peu à peu de la mémoire de Bruno Edera tout ce chemin parcouru. Et le Covid l’emporte à 83 ans.
En savoir plus :