11 oct 2018
L’animation dans la pub : décryptage d’une tendance
Le secteur de la publicité ose de plus en plus l’animation plutôt que la prise de vues réelles. Moins coûteuse, plus agile, les marques ont compris son intérêt.
2 types d’animation se démarquent : à destination des enfants, colorée et souple, et à destination des adultes, créative et ouverte.
Enquête auprès de Sylvain Grain, producteur au studio d’animation Cube et de Raphaël Martin, directeur associé de La Société Secrète, pour connaître les spécificités de ce marché et en décrypter les tendances.
Quelles sont les spécificités de l’animation dans la publicité ?
R.M. : "Les styles d’animation sont variés : photoréalisme, cartoon, motion design, etc. Sur de la démonstration ou sublimation de produit par exemple, l’animation aura plus souvent un style réaliste, comme on peut le voir pour de nombreuses publicités de marques automobiles. Le motion design est en général une vraie force dès que nous sommes dans la pédagogie. Enfin, dès qu’un personnage entre dans la narration, le style se rapprochera plus du cartoon."
Qu’est-ce qui fait la force de l’animation dans la publicité ?
S.G. : "Je dirais que la créativité est le 1er atout de l’animation. La palette de création est beaucoup plus large qu’en prise de vues réelles, nous pouvons nous adapter à tous désirs créatifs et apporter une image originale, novatrice et différente. En termes d’action également il n’y a pas de limite, on peut tout faire faire aux personnages.
L’animation a aussi la faculté de pouvoir marquer une distance par rapport à certains sujets sérieux, graves, et de les rendre ainsi universels. Elle permet de se détacher des problématiques de par son cadre créatif.
Enfin, l’animation permet de réaliser des publicités parfois intergénérationnelles."
Pourquoi choisir une animation plutôt qu’un film en prise de vues réelles dans la publicité ?
S.G. : "L’animation dans la publicité permet de se projeter dans un univers émotionnel avec une plus grande liberté d’écriture. On raconte une histoire, on s’attache aux personnages et les spectateurs s’identifient tout en restant dans leur propre imagination. Nous apportons une émotion qui marque le spectateur."
Est-ce que le budget est un critère qui entre en jeu pour le choix de l’un ou de l’autre ?
R.M : "Effectivement, le budget fait partie des facteurs déterminants. Dans l’animation il n’y a pas de droit à l’image, pas de cachet d’acteurs et surtout une grande souplesse de réalisation. Il est toujours possible d’ajuster et même de réutiliser des éléments sur d’autres projets. Pour le spot publicitaire de Maped par exemple, nous avons créé des personnages qui seront repris sur de futurs spots. L’animation est moins coûteuse que la prise de vue réelle et peut parfois être un investissement sur du long terme."
Quelle est la place de la réalité virtuelle et réalité augmentée dans la publicité ?
S.G. : "Nous allons de plus en plus vers l’immersif pour plus impliquer le spectateur dans l’expérience, en démonstration plus qu’en publicité. Valoriser un lieu, un événement, faire voyager le spectateur… ces techniques sont précieuses pour apporter un surcroît de magie à l’expérience, au-delà de la réalité."
Sylvain Grain et Raphaël Martin ont partagé leur coup de cœur sur le sujet. Des publicités animées qui interpellent, surprennent, touchent… des publicités réussies qui créent le buzz et marquent les mémoires !
Retrouvez mardi 23 Octobre de 8h30 à 11h La Thématique by CITIA sur l’animation et la pub.
Découvrez le coup de cœur de Sylvain Grain, la publicité de Canal+
Découvrez le coup de cœur de Raphaël Martin, la publicité de Delsey
Découvrez la vidéo réalisée par La Société Secrète, Spacesheep et Paprika pour Maped